Révision du Schéma directeur de la région Île-de-France – François Labroille
Conseil régional des 29 et 30 septembre 2011
Révision du Schéma directeur de la région Île-de-France
François Labroille
Monsieur le Président, Monsieur le vice-président, cher-e-s collègues,
Le groupe Front de gauche s’inscrit dans une démarche très volontariste pour cette révision du SDRIF, dans l’esprit de la communication que vient de nous présenter Alain Amedro. Nous en mesurons au plus haut point l’importance pour sortir de la double référence au schéma de 1994 et au schéma directeur beaucoup plus pertinent de 2008. Oui, l’essentiel aujourd’hui est de consolider et d’enrichir les orientations élaborées de 2004 à 2008 autour d’une conception fondée avant tout sur les solidarités territoriales, sur la réponse au défi écologique et la prise en compte de la lutte contre les inégalités sociales. Il s’agit d’aboutir dans un agenda très serré, pour enrichir le SDRIF de 2008 dans le contexte de crise qui réinterroge plus que jamais les politiques publiques et pour en faire la référence incontournable en matière d’aménagement.
Nous connaissons les contraintes de l’exercice… nous en voyons aussi les atouts, avec y compris la nouvelle donne à laquelle doivent pouvoir conduire les échéances électorales de 2012. Nous allons prendre toute notre part à ce processus mais je voudrais insister aujourd’hui sur trois aspects.
Le premier concerne l’ambition de la révision. L’équilibre annoncé entre l’acquis d’un socle solide et la nécessité d’élaborations nouvelles est le bon. Nous ne sommes pas sans bagages et nous sommes aussi devant des questions nouvelles. Celle de l’impact du réseau de transport Grand Paris Express n’est évidemment pas la moindre. Son impact en termes d’aménagement est un enjeu majeur. Va t-il s’agir de prioriser quelques pôles tout en laissant filer l’étalement urbain ou de se saisir de la desserte beaucoup plus fine ouverte par le Grand Paris Express pour développer un nouvel urbanisme de la zone dense ? Rien n’est joué mais nous savons le cap que nous voulons tenir.
Le second point crucial de cette étape concerne l’entrée territoriale. Nous savons que les contrats de développement territorial peuvent très bien devenir un redoutable moyen de vider le SDRIF de sa substance sans jamais délibérer des visions d’ensemble dans lesquelles ils s’inscrivent. Le second enjeu majeur de cette révision est là et il est donc de produire la cohérence d’ensemble à laquelle les CDT doivent contribuer. Plus encore qu’entre 2004 et 2008, l’entrée territoriale va être indispensable avec un intense dialogue avec les élu-e-s concernées et les citoyens.
Le troisième et dernier point concerne la méthode et de fait le fond. Parce qu’en dépit des contraintes de calendrier, la qualité du projet, sa conception solidaire ou non, son contenu novateur ou pas, l’imaginaire urbain renouvelé ou non qu’il pourra susciter vont dépendre de la force d’impulsion de la Région. Nous partageons l’idée selon laquelle les partenariats à développer avec les collectivités mais aussi l’AIGP et Paris Métropole vont être très enrichissants. Mais la dimension publique va être déterminante. Nous avons beaucoup dit ici l’impact qu’avait eue la consultation des 10, le succès des débats publics autour d’Arc Express et du Grand Huit. Dans un agenda difficile, il nous faut être imaginatifs pour donner une très grande portée aux conférences territoriales annoncées. Il nous faudra aussi nous saisir du moment de l’enquête publique à partir de l’automne 2012 pour donner un second souffle à la participation citoyenne.
Ce chantier est au carrefour de bien des politiques régionales. Il ne serait pas concevable de s’y engager sans l’apport des équipes de grande qualité de la Région et de l’IAU que nous allons retrouver avec beaucoup de plaisir dans cette aventure. Mais ce chantier est tout sauf technocratique. Il est le plus politique qui soit et donc doit être un exercice démocratique de grande ampleur.